Maison d'Ehezel

Je marchai dans la rue, sur le qui-vive. Aurore, derrière moi, était tendue comme un arc. Pendant la journée, le Quartier Résidentiel étai très sûr, mais lorsque le nuit tombait, le coin fourmillait d'assassins et on pouvait se faire égorger pour quelques pièces. Nous arrivâmes devant chez moi, une petite maison à étage, avec une clôture en bois et un cheval. Un "vrai", donc pas un humain métamorphosé. Je sortis ma clé, et la tournai deux fois dans la serrure. Je sondais la chambre, la salle de bains, la cuisine, le salon. Pas d'émotions, donc personne. À mois que le Seigneur noir ne se soit mis à recruter même parmi les robots. Je réprimai un petit rire, et j'entrai, faisant un signe de tête à Aurore pour l'inviter à entrer.
"Voilà, c'est ici", dis-je.
Je m'approchai du porte parapluie à côté de la porte d'entrée, que j'avais refermée, et en sortis un sabre astucieusement dissimulé dans un parapluie violet. J'étais sur mes gardes, car tout était beaucoup trop calme.
"C'est trop calme," chuchotais-je, bien qu'elle l'ai déjà lu.
J'avais besoin de formuler mes pensées. J'allai à la cuisine, afin de rafraîchir les idées.
"Tu veux boire ou manger quelque chose?" lui demandais-je.

-Oui, je veux bien de l'eau. Même si c'est trop calme, pour le moment je n'entends aucune pensés...
Je m'appuyais à la porte, c'était un reflex car je n'aimais pas ne pas savoir ce qu'il y avait derrière moi. Ehezel était prudente, mais de la à cacher un sabre dans un parapluie....
Le seigneur noir n'aurait pas recruté de robot, en je l'espèrais puisque qu'il était une de mes faiblesse, un robot ne pense pas mais il envoie des ondes et la seule fois où j'en avais vu un, ces ondes m'avait limite "grillé" le cerveau et j'étais tombé à terre.

J'ouvris le frigo et en extirpai une bouteille en tentant d'en cacher le bazar à Aurore. Je servis deux verres, lui en tendis un et gardai l'autre.
"Bon," commençais en sirotant mon verre.
Je m'assis, et l'invitait à en faire de même.
"Il n'y a pas encore beaucoup de résistants, je pense. Enfin, moi je n'en connais que deux. J'imagine que nous devrions les chasser, mais... Avec son armée de musclors, on va avoir du mal à les battre. Surtout à deux."
Je me levai et allai chercher le plan que j'avais dessiné dans mes moments perdus. On y voyait toute la ville, ainsi que les Plaines, là où s'étaient passées la majeure partie des batailles.
"Nous sommes ici, dis-je en désignant l'endroit de l'index. Le Château Noir doit être dans... Cette direction."
Personne ne connaissait l'emplacement exact du Château Noir, sauf évidement ses adeptes.

-Il est magnifique ton plan,mais il faudrait recruter des résistants si on veut avoir une chance de survivre...
Je buvais un peu d'eau, il faudra vraiment que j'aille au marché...
Je regardais le plan il était complet et aucun détail ne manquait, sauf le Château Noir...
Ehezel m'impressionait, elle savait beaucoup de choses, comme par exemple le lieux des batailles.

"Je sais, c'est ça le problème majeur, mais bon, on ne va pas se balader dans la rue avec un portevoix en demandant aux résistants de se rendre sur le marché tous les lundis à cinq heures!"
Je me rendis compte que je me laissais emporter une nouvelle fois, et me calmai. C'était un comble. Je maitrisais les émotions des autres, mais pas les miennes. J'inspirais et expirais lentement.Je remarquai également que je m'étais levée, et je me rassis donc. Je posais mon front sur ma main, et réfléchis quelques instants.
"Il faudrait avoir un signe de ralliement pour les résistants, et un endroit pour se... réunir en toute tranquillité, dis-je. Il faudrait trouver des... remplaçants, une seconde ligne d'assaut si nous ne survivions pas aux premiers combats."
La perspective e la mort m'avait toujours emplie d'effroi. Là d'où je venais, personne ne mourrait, sauf de maladie ou de vieillesse. Mais tout le monde était préparé à sa propre mort. Lorsque j'étais à l'école, on se battait dans les classes, mais si l'on mourrait on pouvait revenir quelques instants plus tard. Je décidai de surprendre ma nouvelle amie, et je me levai à la vitesse de l'éclair. Je dégainai mon sabre, me mit en garde, et l'apostrophai:
"Allez, on va voir ce qu'on vaut face à ces soldats, ou l'une contre l'autre!"
Je sortis une autre épée d'un vase chinois allongé trônant sur le frigo, et le lui lançait.

J'attrapais l'épée d'un geste assuré, et me mis en garde. L'objet était d'exellente qualité est elle se tenait bien dans la main, elle était légère, c'était le prolongement de mon bras. Je regardais Ehezel dans les yeux pour me concentrer sur ses pensées, même si elle essayait de me surprendre, son inconsient me le dirait. Je n'avais même pas à me concentrer sur mes gestes, me battre à l'épée était devenu un reflex, les mouvements me venais naturellement.
- Vas-y, commence je t'attend.

Je me concentrai, et récitai la table de neuf en mandarin. Je me rappelai ensuite de quelle façon j'avais appris cette langue, tout en feintant sur la droite, et en reprenant un coup sur la gauche. Mais Aurore l'évita facilement, et je récitai une nouvelle fois les neufs en mandarin, mais cette fois en disant les mots à l'envers. Elle sembla un peu désorientée, mais se reprit bien vite, et j'enchaînai avec les racines carrées de tous les nombres divisible par 389. L'exercice me parut plutôt difficile, mais je pouvais enfin bouger sans qu'elle prévoie ce que j'allais faire. Je laissai mon instinct me guider, et je fit tournoyer mon épée au dessus de ma tête avant de l'abattre vers elle, mais en déviant au dernier moment mon coup vers sa cheville droite, un peu trop exposée.

Juste à temps, je parais le coup d'Ehezel, elle essayait de me distraire et surement de me donné une migraine avec un peu de chance en récitant les neufs en mandarin à l'endroit et à l'envers puis les racines carées des nombres divisible par 389. Destabilisé par mon coup, Ehezel hésita une seconde, mais se fût une seconde de trop, je saisis l'occasion et visais son poignet, j'espèrais ainsi la faire lacher son épée et le combat serait fini.

Ehezel était tendue, je décidais donc de stopper le combat. J'était fatiguée et je voulais défaire mes cartons.
-Beau combat, tu es douée, et tu essais de trouver les points faibles de ton adversaire.
Je reposais l'épée sur une table basse, puis je levais les yeux vers Ehezel, elle commençait à peine à se détendre, j'essayais de l'aidé et me détendis un maximum, dans l'espoir de déteindre sur elle.

Quel dommage, un si beau combat, pensais-je bien fort. Mais je souris, et me détendis moi aussi.
- Tu veux que je t'aides à défaire ton bordel? Enfin, je veux dire, tes cartons? demandai-je en essayant de refouler une grosse envie de bailler.
Je me rappelai qu'elle avait du se rendre compte que j'avais envie de bailler, alors je le fis sans me gêner, je poussai mon pouvoir sur moi-même pour me rendre plus active. Cela me faisait toujours un effet bizarre, mais cela marchait.

-Ne t'inquète pas, nous aurons d'autres occasions de nous battres. Et je décline ton offre pour les cartons, je préfère m'en occuper toute seule. Et tu as du travail, je crois qu'il y a quelqu'un qui va emménager dans le quartier.
Je me retournais machinalement et regardais par la fenêtre toutes ces maisons à l'apparence tranquile mais qui pouvaient renfermer des espions... Puis sentant le regard persant d'Ehezel, je me retournais et lui souriais pour lui prouver que tout allait bien.




*J'espère que Palmé va se créer une maison, sinon j'aurais pas l'air maligne ...*

*Effectivement, mais c'est pas grave, si jamais tu n'auras qu'a... euh... avoir l'air maligne :tongue*

Aurore sortit sans bruit, tel un fantôme, et je me retrouvais seule, perdue au milieu du fatras constituant ma maison. Je rangea son sabre dans le tube d'un radiateur, et enchaînai quelques mouvements avec le mien, jusqu'à ce que je me rende compte que j'étais ridicule. Je remis alors le mien à sa place initiale, dans le manche d'un parapluie violet à fleurs roses.